Charles Félix Pijeaud voit le jour le 12 décembre 1904 à Sanary-sur-Mer dans le Var. À l’âge de dix ans, il perd son père artiste-peintre, tombé au champ d’honneur lors des premières batailles de la Grande Guerre. Ce tragique évènement fait officiellement de Charles Félix Pijeaud un pupille de la nation en 1919.
Il poursuit ensuite sa scolarité dans des établissements du secondaire à Toulon et à Nice avant d’intégrer l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1924 (promotion du Rif). C’est à l’issue de sa formation qu’il choisit de rejoindre les rangs de l’aviation. Il suit donc des cours à l’école spéciale d’aéronautique de Versailles en tant que sous-lieutenant avant d’obtenir son brevet de pilote en janvier 1928.
En juin 1928, Charles Félix Pijeaud est promu lieutenant. Il demande alors à être affecté en Algérie, à Oran au sein de la 2ème escadrille du 2ème groupe d’aviation de La Sénia. Ainsi, il est engagé dans différentes opérations dans le Sud oranais (1931-1932), au cours desquelles il reçoit deux citations. Il est ensuite promu capitaine en 1933 et quitte Oran deux ans plus tard.
En mars 1935, le capitaine Pijeaud est de retour en métropole où il connaît une brève affectation (jusqu’en septembre 1937) à la base aérienne de Reims. Sa carrière prend alors un tout autre tournant lorsqu’en 1939, après être entré à l’École supérieure de guerre, il est breveté d’État-Major devenant ainsi commandant. Renvoyé en Algérie, il est affecté à Alger d’août à décembre 1939. Toutefois, il est rappelé en métropole lors de la campagne de France puis affecté à l’État-Major de l’aviation malgré son désir de servir dans une unité combattante. Cependant, face aux avancées de l’armée allemande, l’État-major et le Commandant Pijeaud sont contraints de se replier à Bordeaux.
L’armistice est prononcé le 22 juin 1940 par le maréchal Pétain mais le commandant Pijeaud refuse l’idée de la défaite. Il répond donc à l’appel du général de Gaulle en choisissant de rallier Londres. Pour y parvenir, il rejoint Port-Vendres le 25 juin 1940, puis prend un bateau jusqu’en Angleterre en passant par le détroit de Gibraltar. Une fois arrivé, il prend les fonctions de chef d’État-Major des Forces Aériennes Françaises Libres, il est plus tard promu Lieutenant-Colonel.
C’est fin août 1940 que le Lieutenant-Colonel Pijeaud quitte l’Angleterre pour rejoindre les combats en Afrique. En effet, il prend part à différentes opérations à Dakar, puis à Brazzaville (République Démocratique du Congo) mais aussi au Tchad. Il est d’ailleurs légèrement blessé en novembre 1940 à la suite d’un accident d’avion.
Il regagne Londres début 1941 après un long rapatriement de plus de trois mois. Toujours chef d’État-Major des FAFL, il travaille d’abord seul à la création du groupe de chasse « Île-de-France », puis à la formation des premiers corps féminins de l’air. Cependant, dès juillet 1941, le Lieutenant-Colonel Pijeaud est placé sous les ordres du colonel Martial Valin qui vient d’être nommé au commandement des FAFL. C’est donc en étroite collaboration avec ce dernier que le lieutenant-colonel Pijeaud poursuit la conduite de ses projets, rendus notamment possibles grâce à une bonne entente avec le gouvernement britannique.
Néanmoins, son désir des premières heures de servir dans une unité combattante ne s’est pas estompé. En effet, à l’automne 1941 il demande à rejoindre le groupe réservé de bombardement n°1 (GRB 1). Il y effectue différentes opérations en Libye au sein de cette unité qui sera rapidement renommée groupe de bombardement « Lorraine » et dont il sera amené à être le commandant à partir du 17 décembre 1941.
Le 20 décembre, accompagné de 3 squadrons, le Lieutenant-Colonel Pijeaud et son groupe réalisent une mission de bombardement visant des colonnes allemandes dans le secteur de Benghazi (Libye). Lors du raid, l’attaque d’un grand nombre de Messerschmitt 109 provoque la dislocation de la formation alliée et endommage lourdement l’appareil du Lieutenant-Colonel Pijeaud. Son avion en feu, ce dernier donne alors l’ordre à son équipage de sauter. Son observateur nommé Gaston Guigonis parvient à rejoindre les camps alliés après une longue marche de 5 jours mais malheureusement, le sergent Delcros, mitrailleur, disparaît sans donner aucun signe de vie. Quant au Lieutenant-Colonel Pijeaud, grièvement brûlé au visage et aux mains, il est capturé lors de son atterrissage par une patrouille italienne. Souffrant de blessures trop importantes, il est envoyé à Derna (Libye) pour y être hospitalisé. Bien qu’aveugle et blessé, il parvient à s’évader et à se cacher pendant quelques heures avant de s’apercevoir que les Italiens fuient la ville. Il retourne alors à l’hôpital pour y attendre l’arrivée des alliés. Il y restera seul pendant 4 jours avant d’être récupéré par les premiers britanniques pénétrant dans la ville. La gravité de son état force les alliés à l’évacuer vers Alexandrie (Égypte), mais malgré les soins lui étant prodigués sur place, le Lieutenant-Colonel Pijeaud décède des suites de ses blessures le 6 janvier 1942. Il est ensuite inhumé au cimetière militaire français d’Alexandrie.
Son épouse Colette, restée en France et résistante déportée, connaîtra aussi un destin tragique, décédée en décembre 1943 au camp de concentration de Ravensbrück.
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• Chevalier de la Légion d’Honneur.
• Compagnon de la Libération - décret du 26 mars 1942.
• Croix de Guerre 39/45 avec palme.
• Croix de Guerre des TOE (2 citations).
• Médaille de la Résistance.
• Médaille Coloniale avec agrafes «Sahara», «Maroc».
• Croix du Combattant.
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre.
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• Mention in Dispatch (GB).
• Officier du Nichan Iftikhar.
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• 1 citation à l’ordre de l’armée (Croix de guerre TOE avec palme).
• 1 citation à l’ordre de la division (Croix de guerre TOE avec étoile
d’argent).
• 1 citation à l’ordre de l’armée (Croix de Guerre 39/45 avec palme).
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• Charles de Gaulle : « J’aurais fait de Pijeaud le Leclerc de l’armée de l’air ».
• Pierre Clostermann lui consacre un chapitre dans son œuvre Feux du ciel.
• Rue « Félix Pijeaud » à Sanary-sur-Mer dans le Var.
• Place « Lieutenant-Colonel Pijeaud » à Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon).
• Cérémonies commémoratives, notamment le 6 janvier 2012 pour le 70e anniversaire de sa mort.
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