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Biographie de Romain Gary, parrain de la promotion 2022 de l'École de l’air et de l'espace

Entre nous

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03/07/2023

Roman Kacew, est né le 8 mai 1914 dans la communauté juive de Wilno en Lituanie alors sous domination russe. Son père était négociant en fourrure et sa mère modiste. En 1915, alors que son père est mobilisé dans l'armée russe, il est déporté avec sa mère vers le centre de la Russie en tant que juif des pays baltes que les Russes soupçonnent de faire de l'espionnage au profit des Allemands.

En 1921, à l'âge de sept ans, il retourne à Wilno, devenu territoire polonais depuis la guerre russo-polonaise de 1920 où il vit jusqu'en 1925. Ses parents se séparent et, avec sa mère, il gagne Varsovie où il fréquente l'école polonaise et prend des cours particuliers de français pendant deux ans.

En août 1928, Roman et sa mère émigrent en France et s'établissent à Nice. Roman poursuit ses études secondaires au lycée avant d'entamer des études de droit à la faculté d'Aix-en-Provence puis à Paris où il obtient une licence.

Naturalisé français en 1935, il est appelé au service militaire pour servir dans l'aviation. Incorporé à Salon-de-Provence en novembre 1938, il est élève observateur à l’École de l’air d'Avord. Breveté mitrailleur le 1er avril 1939, parmi trois cents élèves, il est le seul, en raison de ses origines étrangères, à ne pas être nommé officier. En juin 1940, le sergent Kacew se trouve à Bordeaux-Mérignac et décide de refuser la défaite. Il s'évade de France par avion, atterrit à Alger, retrouve l’École de l’air repliée à Meknès et, devant l'entrée en vigueur de l'armistice en Afrique du Nord part pour Casablanca où il trouve un cargo britannique qui l'emmène à Gibraltar ; deux semaines plus tard, le 22 juillet 1940, il débarque à Glasgow.

Dès son arrivée, il demande à servir dans une unité combattante et est promu au grade d'adjudant en septembre 1940. Affecté à l'escadrille de bombardement Topic, il quitte l'Angleterre pour Takoradi en Gold Coast en octobre 1940. Il se choisit alors le pseudonyme de Romain Gary de Kacew. Mais Gary - qui signifie « le feu » en russe - restera bientôt son seul patronyme. Topic est rattachée aux Forces aériennes équatoriales françaises libres et devient, le 24 décembre 1940, avec l'escadrille "Menace", le Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB1), sous les ordres du commandant Jean Astier de Villatte. 

Avec son unité, Romain Gary sert en Libye, à Koufra notamment en février 1941, puis en Abyssinie avant de rejoindre la Syrie en août 1941. Entre-temps, en avril 1941, il a été breveté observateur en avion et nommé sous-lieutenant. Ayant contracté le typhus et presque mourant, il reste six mois à l'hôpital puis en convalescence de décembre 1941 à juin 1942. Rétabli, il devient officier de liaison à l’état-major des forces aériennes françaises libres (FAFL) du Moyen-Orient avant de rejoindre en août 1942, l’escadrille Nancy du groupe de bombardement Lorraine.

Promu lieutenant en décembre 1942, il est ramené avec son unité par voie maritime en Grande-Bretagne où il débarque en janvier 1943 pour servir sur le théâtre d'opérations de l'Ouest. Le groupe est rééquipé et réentraîné dans les centres d'entraînement de la Royal air force (RAF). A partir d'octobre 1943, l'action de bombardement du Lorraine est principalement dirigée contre les sites de V1; les Boston qui équipent désormais le Lorraine volent rassemblés par groupe de six, en rase-mottes, accompagnés par des Spitfire de protection ; c'est dans ces conditions que le lieutenant observateur Gary se distingue particulièrement le 25 janvier 1944 quand, leader d'une formation de six appareils, il est blessé par un éclat d'obus en même temps que son coéquipier pilote Arnaud Langer lui-même gravement touché aux yeux. Malgré sa blessure, il guide son coéquipier et l'ensemble de sa formation avec suffisamment de maîtrise pour réussir un bombardement très précis et pour ramener l'escadrille à la base.

Temporairement inapte au combat, le lieutenant Gary est affecté à l’état-major des FAFL à Londres à partir de mai 1944. Capitaine en mars 1945, il a effectué sur le front de l'Ouest plus de 25 missions offensives totalisant plus de 65 heures de vol de guerre.

Après sa démobilisation, en décembre 1945, il entre dans la carrière diplomatique en même temps qu'il publie son premier roman : Éducation européenne. Secrétaire d'ambassade, il exerce ses fonctions en Bulgarie et en Suisse. En 1952, il est secrétaire à la délégation française auprès des Nations Unies à New-York, puis à Londres en 1955. En 1956, il est nommé consul général de France à Los Angeles et reçoit le prix Goncourt pour Les Racines du ciel.

En 1967, après quelques années de mise en disponibilité passées à écrire et à réaliser deux films, il occupe le poste de chargé de mission au ministère de l'Information pendant dix-huit mois.

En 1975, il devient le seul écrivain doublement récompensé par le prix Goncourt attribué cette année-là à Émile Ajar (Ajar qui signifie « braise » en russe) pour La Vie devant soi. Cette mystification littéraire ne sera connue qu’après son décès le 2 décembre 1980.

Ses obsèques ont été célébrées à l'Eglise Saint-Louis des Invalides à Paris. Selon sa volonté, ses cendres ont été dispersées au large de Menton.

Décorations

  1. Commandeur de la Légion d'Honneur
  2. Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
  3. Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
  4. Médaille Coloniale avec agrafe « Koufra-Erythrée » 
  5. Médaille des Blessés

Principales publications :

  1. Education européenne, Calmann-Lévy, Paris 1945
  2. Tulipe, Calmann-Lévy, Paris 1946
  3. Le Grand vestiaire, Gallimard, Paris 1948
  4. Les Couleurs du jour, Gallimard, Paris 1952
  5. Les Racines du ciel, Gallimard, Paris 1956
  6. L'Homme à la colombe, Gallimard, Paris 1958 (sous le pseudonyme de Fosco Sinibaldi
  7. La Promesse de l'aube, Gallimard, Paris 1960
  8. Lady L., Gallimard, Paris 1963
  9. Frère Océan t.I : Pour Sganarelle, Gallimard, Paris 1965 
  10. Frère Océan t.II : La Danse de Gengis Cohn, Gallimard, Paris 1967
  11. Frère Océan t.III : La Tête Coupable, Gallimard, Paris 1968
  12. La Comédie américaine, t.I : Les Mangeurs d'Etoiles, Gallimard, Paris 1966
  13. La Comédie américaine, t.II : Adieu Gary Cooper, Gallimard, Paris 1969
  14. Chien blanc, Gallimard, Paris 1970
  15. Les Trésors de la Mer rouge, Gallimard, Paris 1971
  16. Europa, Gallimard, Paris 1972
  17. Les Enchanteurs, Gallimard, Paris 1973
  18. Gros-Câlin, Mercure de France, Paris 1974 (sous le pseudonyme d'Émile Ajar)
  19. La Nuit sera calme, Gallimard, Paris 1974
  20. Les Têtes de Stéphanie, Gallimard, Paris 1974 
  21. Au-delà de cette limite, votre billet n'est plus valable, Gallimard, Paris 1975
  22. Pseudo, Gallimard, Paris 1976 (sous le pseudonyme d'Émile Ajar)
  23. Clair de femme, Gallimard, Paris 1977
  24. Charge d'âme, Gallimard, Paris 1977
  25. La Vie devant soi, Rombaldi, Paris 1979 (sous le pseudonyme d'Émile Ajar) 
  26. La Bonne moitié, Gallimard, Paris 1979
  27. Les Clowns lyriques, Gallimard, Paris 1979
  28. L'Angoisse du roi Salomon, Rombaldi, Paris 1980 (sous le pseudonyme d'Émile Ajar)
  29. Les Cerfs-volants, Gallimard, Paris 1980 
  30. Vie et mort d'Émile Ajar, Gallimard, Paris 1981
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